Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Leo in HK

27 novembre 2011

Des vivants et des morts

-Bonne nouvelle... J'ai retrouvé mes identifiants et mots de passe, et un peu de motivation. Espérons que ça durera plus d'un message...-

Mois de novembre oblige, je voulais me rendre enfin au cimetière de Tsing Yi, devant lequel je passe à chaque fois que je prends l'Airport Express. Il est à flanc de colline, avec vue sur la mer, genre Supplique pour être enterré sur la plage de Sète.

C'est une véritable cité des morts, qui recouvre les deux côtés de la colline. La vue depuis le haut s'étend à 360 degrés, sur Kowloon et Tsing Yi, autour d'un monument rond :

Ilford Delta 400 25Ilford Delta 400 33

Et tout autour, côté Kowloon:

Ilford Delta 400 32  Ilford Delta 400 35

Et côté mer :

Ilford Delta 400 27Ilford Delta 400 31

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les arbres y sont beaux et torturés, et l'ambiance recueillie. Nous y avons passé trois heures, mais le lieu est suffisamment plaisant pour y demeurer davantage. Les Chinois mettent une photo du défunt sur la tombe, ce que j'aime beaucoup.

Ilford Delta 400 05Ilford Delta 400 01Ilford Delta 400 04

Ilford Delta 400 15Ilford Delta 400 14

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oh, et toutes les photos présentées ici ont été développées à la maison :)

Publicité
Publicité
7 octobre 2010

Un homme et son chien (à HK)

Ma série-photo fétiche, que j'ai commencée il y a maintenant plus d'un an en France, patine et n'avance pas ici en Chine... J'ai honte, mais voici tout ce à quoi je suis arrivée, après presque trois mois de séjour :

Kodak_200_5

La première de toutes... Dommage que le taxi soit passé juste à ce moment et que mon ouverture ait été trop petite pour "flouter" suffisamment l'arrière-plan...

Kod_4V_03

La deuxième a un cadrage trop serré, qui empêche l'image de respirer. J'étais un peu stressée, un peu en panique au moment de la prendre, je me trouvais lente à faire mes réglages et du coup je n'ai pas osé reculer suffisamment.
La femme aux côtés du chien n'est pas son propriétaire, c'est la bonne venue des Philippines qui a (entre autres) la mission de promener le chien. Ce jour-là, elle a dû avoir une matinée difficile parce qu'elle n'avait pas un visage très souriant. Depuis, je l'ai recroisée dans Sheung Wan, elle se souvenait de moi et m'a fait un grand sourire.

Dog_and_master_3

Là c'était une balade au Tai Tam Tuk Reservoir avec de la diapo couleur. Même chose, sous l'effet de l'émotion, ou pour ne pas être trop lente, j'ai mal réglé mon exposition et cramé ma diapo de façon irrécupérable (même en la passant en noir & blanc et en postprocessant à mort)... La fille de ce vieil homme m'a écrit le jour-même de la photo pour que je lui envoie et m'a ensuite chaleureusement remerciée, mais je reste vraiment déçue d'avoir gâché la photo que j'étais le plus fière d'avoir faite sur toute la pellicule...

Lucky_05

ISO trop bas (100) et chien trop remuant à Tai O : suis passée à peu d'une bonne photo.

OXQ_Fuji_400_21

La tuile : la pellicule qui se rembobine mal et force, l'appareil qui s"ouvre par erreur lors du processus et la lumière qui vient voiler l'ensemble de la pellicule... Prise à Discovery Bay. Avec un appareil digne de ce nom et dans de bonnes conditions, ça aurait pu très bien donner...

R_Fuji_400_16

La dernière en date, lors d'une balade un dimanche dans les hauteurs de Sheung Wan. Encore une fois, dommage que la distance au sujet soit estimée sur ce genre d'appareil (le Rollei 35) et qu'il n'y ait pas de stigmomètre : rien ici n'est vraiment au focus.

Si on compte toutes les fois où il faisait trop chaud pour prendre un appareil lourd (un reflex moyen format qui aurait fait une photo réussie), toutes les fois où je n'ai pas osé demander, toutes les fois où j'ai eu peur de me faire rembarrer, toutes les fois où je me suis dit : "il/elle ne parlera pas anglais", ça nous fait un taux de réussite proche de zéro.

C'est promis, je vais vraiment me recentrer sur ce projet, faire preuve d'un peu d'audace et vous rapporter des clichés réussis.

4 octobre 2010

Montée au Peak

On entre dans les mois agréables ici à Hong Kong : la période sèche. La température a baissé par rapport à l'été, on n'entend plus parler de typhons, il pleut beaucoup moins, le degré d'humidité est redescendu. Jusqu'à janvier ça devrait être comme ça. Du coup, le ciel bleu et le petit vent qui vient tempérer la chaleur donnent envie de passer son temps dehors. Alors on monte au Peak.

Le Peak, c'est le Pic Victoria, le point culminant de l'île de Hong Kong, celle sur laquelle nous habitons. Un funiculaire rouge en bois y monte, je vous en avais déjà parlé. Les pentes du Peak sont sillonnées de routes de rando, cimentées comme un peu tout ici à HK pour éviter les glissements de terrain (caution slippery floor) et vraiment très bien entretenues : rainurées pour accrocher sous la semelle, javellisées pour enlever les feuilles et la mousse, bordées de lampadaires, pourvues de marches aux endroits trop abrupts.

Notre appart est déjà situé un peu dans la pente. À côté de la mer, au sud des ferry piers, parallèles à la côte, il y a Connaught Road, et Des Voeux Road si on entre encore un peu plus dans les terres.

R_Fuji_400_33
(La baie depuis les ferry piers, là où le bus scolaire qui me ramène chez moi le soir s'arrête vers 18h)

R_Fuji_400_32
(Le centre commercial de l'IFC, situé entre la côte et Connaught Road, toujours vers 18h, à la sortie du bus)

En montant un peu on atteint Queen's Road, là où le docteur Kong travaille.

Delta_400_06
(Ici, c'est Queen's Road, au niveau de la station de métro Central, donc plus à l'est de l'île que notre appart. Nous habitons près de la station de Sheung Wan, terminus à l'ouest de la ligne de métro)

Au dessus de Queen's Road il y a Hollywood Road, la rue des antiquaires, sur laquelle donnent les fenêtres de la maison. Sur Hollywood, juste à côté de chez nous, le Man Mo temple (Man et Mo étant respectivement les dieux de la littérature et de la guerre) et son odeur d'encens.

Delta_400_29
(Vue du temple Man Mo depuis l'autre côté d'Hollywood Road)

Delta_400_33
(Le temple vu cette fois de côté, depuis Square Street, parallèle à Hollywood Road, la rue où donne l'entrée de notre immeuble)

Entre notre immeuble et le temple, il y a environ 30 mètres, et dans ces trente mètres, Ladder Street, la rue des marches, une immense volée d'escalier qui commence sur Queen's Road et se termine sur Caine Road, là-haut tout là-haut dans le quartier qu'on nomme les Mid-Levels (le flanc de la colline, quoi). Sur la photo du dessus, Ladder Street démarre juste derrière le camion pour monter vers Caine Road.

Monter au Peak, c'est l'affaire d'une heure et demie redescente comprise, et d'un bon litre de sueur. La première partie est urbaine, on passe près d'une église

KodakP400_20

on arrive vers des routes en hauteur

Under the Shade of the Urban Trees

Under the Shade of the Urban Trees (ii)

au milieu desquelles la végétation se déploie, luxuriante

IMG_0002_13

IMG_0004_12

et au bout d'un moment, on quitte la ville et ses immeubles pour passer sur la route de rando bétonnée qui monte très raide. Quand on a passé la petite cabane

IMG_0003_15

on sait que le "supplice" touche à sa fin et que cinq ou dix minutes plus loin, on sera près des rails du funiculaire, à essuyer son front trempé de sueur devant la vue surplombante :

R_Fuji_400_26

R_Fuji_400_29

R_Fuji_400_25

C'est depuis les pentes du Peak qu'on se rend le mieux compte à quel point Hong Kong est une ville fascinante et magnifique, à toutes les heures du jour comme de la nuit.

3 octobre 2010

Come back

Maintenant que la nouveauté et le stress de la rentrée sont passés, redescendus, maintenant que je connais le prénom de mes 23 + 25 + 25 + 19 gamins (sauf le petit blond ou la petite brune du fond qui se cache derrière son manuel et n'a pas ouvert la bouche depuis le début de l'année), maintenant que j'en suis à corriger les évaluations de la première séquence ("Rangez votre livre et votre classeur, sortez une copie double. Je ne veux voir que votre feuille et votre trousse sur votre table. Vous avez deux heures, et faites un brouillon pour la rédaction."), maintenant que j'ai défini les 60 et quelques créneaux de 10 minutes où les parents pourront me parler de leurs chéris en novembre, je peux reprendre un peu d'activité sur ce blog.

Lycée

Je m'excuse pour le mois d'interruption, mais on bosse sacrément, dans ce pays. En France, dans la salle des profs, ça rigolait, ça faisait des blagues salaces, ça dégoisait sur les élèves, le gouvernement.. En France, on avait une heure et demie tous les jours, pour manger... Ici, ils avalent vite fait leurs lunchbox et dans le temps qu'il leur reste sur les 55 minutes de pause de midi, ils corrigent des copies, ils préparent leurs cours, ils peaufinent leur plan de séquence : ça me perturbe. Il a bien fallu que je fasse semblant de me mettre au diapason. Et puis n'oublions pas que je dois faire mes preuves : je suis en période probatoire jusqu'à Noël.

Il a fallu que je jongle aussi avec une contrainte propre à l'enseignement du français à l'étranger : les œuvres intégrales à faire étudier aux bambini. Ici, la tradition veut que le professeur remette ses listes de lecture à la librairie Parenthèses (LA librairie française de HK) qui commande en France autant d'exemplaires qu'il y a d'élèves par classe. Ayant pris connaissance de la tradition sur le tard, j'ai transmis mes listes une semaine après la rentrée, et certains des exemplaires (tous les livres édités par Hachette, pour le pas les nommer) ne sont toujours pas arrivés. Du coup, j'étudie Helen Keller avec mes petits 6e, je vais entamer Perceval avec mes 5e, mais le recueil de poèmes de Verlaine (pour prolonger la séquence liminaire sur la poésie lyrique) n'est pas arrivé pour les 3e et ça me donne bien du souci.

Et puis je suis en contact avec le CPE (conseiller d'éducation) de mon établissement, qui photographie lui-même à ses heures perdues, pour lancer dans les bureaux de la vie scolaire une mini-expo (d'une douzaine de photos) de mes clichés de HK. Je passerai lundi commander les tirages dans mon magasin préféré sur Stanley Street.

Acros_100_07   Ilford_D400_1    Lucky_13

K400VC_1

   Fuji_200_30    F800Z_09m

K160NC_02   KodakP400_7    K160NC_01

Fuji_200_03   K4VC_08    Fuji_200_33

J'ai aussi le projet de monter un club photo. Au début de l'année, il pourra prendre la forme d'une réunion hebdomadaire d'une heure, pour discuter sur les images numériques (deux par personne maximum) que les élèves m'enverront sur un thème choisi par moi la semaine d'avant. On pourra aborder transversalement, en faisant comme ça, pas mal de notions techniques et de champs différents de la photo. Et puis s'ils sont motivés et curieux, pourquoi ne pas poursuivre avec de l'argentique, s'intéresser au pinhole, aux Lomo, fare du développement noir et blanc, tenter de monter un studio pour les portraits, s'initier un peu à la retouche sous Photoshop... Il faut que je monte un papier pour le projet, à présenter au chef la semaine prochaine.

8 septembre 2010

Les sablés

IMG_7300

Le mercredi, c'est mon jour de congé. J'en ai profité pour me faire faire une carte d'identité hongkongaise, pour corriger des copies et pour faire la cuisine.

Le Dr Kong est à Shanghai depuis lundi et jusqu'à demain jeudi : je suis sûr que ça lui fera plaisir de les goûter à son retour...

À la louche, j'ai mis : 450g de farine, 200g de beurre, 150g de sucre blond, 2 oeufs, une pincée de sel.
La pâte a été divisée en trois tas (inégaux) parfumés à l'huile essentielle de lavande, à la cannelle en poudre et à la poudre de thé vert.
J'ai découpé les biscuits avec un pot de yaourt en verre.
Je les ai fait cuire 15mn environ à 160°C chaleur tournante.

IMG_7283

IMG_7284

IMG_7287

IMG_7288

IMG_7291

IMG_7298

Publicité
Publicité
4 septembre 2010

Merci Madame !

L'établissement dans lequel je travaille possède plusieurs sites sur Hong Kong, dont deux sur la colline d'Happy Valley. La première fois que je m'y suis rendue, le taxi m'a déposée à l'école primaire alors que je voulais me rendre au lycée. La deuxième fois, il m'a débarquée au lycée alors que j'avais rendez-vous à l'école primaire. La troisième fois, il pleuvait, c'était la (vraie) rentrée, et le taxi ne s'est pas trompé.

L'établissement dans lequel je travaille est tout en longueur et tout en hauteur : sept étages qui ressemblent à des longs couloirs, et un escalier central où tout le monde se croise. La salle des profs (où il faut mettre une étiquette avec son nom sur une table sinon on est SDF) est au second, l'infirmerie, l'administration et la vie scolaire au 5e. La sortie vers la cour, les casiers, les bus scolaires (et le bus que je prends pour rentrer), c'est par le 6e. La cantine est au 7e, mais elle n'ouvrira ses portes que dans quelques jours, on attend un permis après les travaux de l'été. En attendant, les gamins lunchboxent, et font le nez sur les sandwichs au thon reconstitué et sur les poires pas mûres. ils se rattrapent sur les chips et les Mars.

L'établissement dans lequel je travaille possède une coopérative scolaire pour les fournitures (stylos, cahiers...) comme le collège dans lequel j'ai passé mes années de la 6e à la 4e. J'y suis déjà allé deux fois, et je sens que je ne pourrai pas m'empêcher d'y retourner pour respirer l'odeur du papier neuf.

L'établissement dans lequel je travaille a une secrétaire de direction chinoise qui parle français, très efficace et très maternelle, comme le sont toutes les bonnes secrétaires de direction. Il a aussi une assistante du service gestion qui ne parle qu'anglais, chargée de vous expliquer les arcanes de la cotisation retraite.

L'établissement dans lequel je travaille a un ordinateur et un projecteur dans chaque salle. Les absences et le cahier de texte y sont gérés en direct, informatiquement. Il y a aussi la clim' partout et même lorsqu'elle est réglée sur 25°, les élèves passent leur temps à dire "Madame, on a froid."

L'établissement dans lequel je travaille est sur la colline, au milieu de la verdure, avec vue sur la ville. Vendredi après-midi, après 6h de cours, j'avoue que je me suis un peu perdue dans le paysage brumeux, à quelques reprises. Heureusement, les gamins sont des anges, et ils n'ont pas moufté, concentrés sur leur dictée de brevet (oui, oui, le 2e jour, je suis affreuse, je sais). Ah, il y a bien quelques têtes brûlées qui demandent s'ils peuvent écouter de la musique lorsqu'ils ont fini de noter le cours au tableau ("Tu veux pas non plus que je te passe de la crème solaire ?") mais, tenez vous bien, ils disent "Merci Madame, au revoir" quand ils quittent le cours. Merci ? Vraiment ? La première fois j'en suis restée bouche bée. Après tout, je ne fais que mon travail.

Dans l'établissement dans lequel je travaille, même en 6e, les gosses parlent français, anglais, espagnol, brésilien, philippin, mandarin, cantonnais, coréen, créole. Ils lisent Un roi sans divertissement, L'Étranger, le Comte de Monte-Cristo. Ils veulent devenir chasseurs de têtes, concepteurs de jeux vidéos, vétérinaires pour loups ou pour reptiles, champions du monde d'équitation. Ils pensent que le travail est la clé de la réussite. C'est pas possible, il doit y avoir un piège quelque part, c'est trop beau pour être vrai.

29 août 2010

Le dieu des petits riens

Mister Kong travaille tard, je lui tiens compagnie en silence au bureau, un livre à la main. En revenant à la maison, tout à l'heure, vers 22h, je suis passée par Shing Wong Street et sa grande pente plutôt que d'affronter les interminables escaliers de Ladder Street (la journée a été particulièrement chaude). Sur le béton du trottoir, des fleurs de frangipanier jaune, tombées du jardin public d'Hollywood Terrace, juste au-dessus... et un énorme cafard qui rampait dans l'obscurité, entre les pétales.

Je trouve que cette image du cafard parmi les fleurs aux senteurs enchanteresses du frangipanier, c'est tout à fait Hong Kong. La laideur qui se cache au milieu de la beauté. Le vieux et le décrépit au détour du flambant neuf. Les businessmen et les pousseurs de trolleys. Les odeurs d'égout surchauffé qui viennent se mêler aux effluves du canard laqué.

J'en tombe tous les jours un peu plus amoureuse, de cette ville. Elle est tentaculaire et mystérieuse. Elle est un tissu de contradictions : sale et puante, puis trois pas plus loin lavée à grande eau et enduite plusieurs fois par jour de produit bactéricide. Suante et conditionnée. Tournée vers l'avenir et en même temps ancrée dans des traditions millénaires. Verte et polluée.

Je lisais donc, auprès du Dr Kong, un roman (une autobiographie) acheté aujourd'hui à la librairie de l'IFC, Gweilo, de Martin Booth (sous-titré A memoir of a Hong Kong childhood). Gweilo est un terme chinois qui désigne les Occidentaux, autrefois à connotation très négative (une traduction pourrait être "homme fantôme") mais aujourd'hui devenu expression générique.

J'y ai appris avec intérêt que le dénommé Shing Wong qui donne son nom à la Shing Wong Street citée plus haut est un dieu protecteur de la cité. Son temple dans cette rue a disparu, remplacé par un bâtiment plus moderne, mais il est encore vénéré à Man Mo, le temple juste à côté de chez moi, et il possède aussi un temple à Shau Kei Wan. L'accès étant direct depuis Central en métro, j'irai y faire un tour demain.

En allant faire cette course à l'IFC, j'ai pu constater de mes yeux que l'appellation "jour des Philippines" pour parler du dimanche n'était pas une exagération... À Central Oasis (une sorte de couloir entre deux buildings, qui prolonge le Mid-Level Escalator, et permet de gagner le centre commercial de l'IFC à l'abri de la pluie), des dizaines (que dis-je, des centaines) de femmes de tous âges, venues des Philippines, étaient assises à même le sol, sur des journaux ou des cartons, dérobées un peu aux regards par des parapluies ouverts posés à leurs côtés, discutant, riant, jouant aux cartes.

C'est difficile, encore plus que d'habitude, d'être Philippin en ce moment à Hong Kong, à cause des récents événements (la prise d'otage qui a mal tourné). La communauté philippine est très abondante mais elle est pauvre et ne bénéficie pas des mêmes conditions que les Occidentaux par exemple pour l'accès au statut de résident Hongkongais. Gerard (mon pote philippin) nous racontait l'autre jour qu'il a passé une nuit blanche à la bibliothèque de la Hong Kong University, ouverte jour et nuit. Il avait un devoir à rédiger mais, vers 3h du matin, le travail terminé, il a eu peur de rentrer chez lui à pied, dans l'obscurité, par crainte de représailles aveugles.

27 août 2010

Avenue of Stars

Instax_Mini_0002

Pour vous, je suis allée reprendre le ferry jusqu'à Tsim Sha Tsui en fin de journée, mais avec un appareil en couleur et à flash cette fois-ci. Ci-dessus, une petite idée de ce que peut donner la lumière sur la baie (même si le temps était plutôt nuageux).

Instax_Mini

Instax_Mini_0005

Instax_Mini_0006

Deux clichés pour voir un peu à quoi ressemble la grande horloge qui, à cette heure et lorsqu'il fait beau temps, fait office de cadran solaire.

Instax_Mini_0004

Instax_Mini_0007

Et puis quelques photos des gens sur l'Avenue of Stars, et des couples d'amoureux.

Me sens un peu paresseuse aujourd'hui. Je posterai peut-être dans les jours qui viennent un article "ethnologique" sur la fête de Yue Laan (des fantômes affamés).

24 août 2010

Lost in translation

Lost in translation (french connection)

Pas toujours facile de vivre à l'étranger. On a beau croire qu'à Hong Kong les choses sont rendues plus aisées du fait que l'anglais est l'une des trois langues officielles (avec le cantonnais -Canton étant la grande ville chinoise la plus proche- et le mandarin), il n'en est rien.

D'abord, si mes études d'anglais me permettent aujourd'hui de lire Shakespeare, Woolf et Joyce en VO (et de tout savoir sur le trimètre iambique et les figures de style), j'ai déjà un peu plus de mal à regarder des films ou des séries sans sous-titre. Donc, la compréhension orale, c'est pas toujours ça, et plus encore ici où l'accent asiatique est souvent marqué.

Et je ne vous parle même pas de m'exprimer en anglais... L'autre jour j'avais entrepris de faire une quiche et il me fallait de la farine. Personne ne m'a jamais appris à prononcer farine en anglais. Personne ne m'a jamais dit que flour et flower se prononçaient de la même manière... Il en a résulté une conversation assez conceptuelle avec l'un des enmployés du City Super ('you know, flour ? I want to bake a cake.' 'ah, you mean flowerr' 'yeah, or whatever'). Je suis tout le temps obligé de faire répéter les gens et ça m'humilie (un peu). J'espère que ça va finir par s'améliorer.

Le français, je le parle au quotidien avec le Dr Kong et ses collègues de bureau (et heureusement, parce que mon métier exige que je ne perde pas la main dans ma langue maternelle) et je l'entends assez régulièrement dans la rue. Beaucoup de Français vivent dans le quartier de Sheung Wan. C'est drôle d'ailleurs, chaque fois que j'ai entendu un touriste français ces derniers temps, il était en train de maugréer parce que quelque chose n'allait pas. Et puis je sais que si je suis vraiment en manque, il y a Gérard, mon nouveau pote Philippin, qui le baragouine un peu, et puis le vendeur de matériel photo du fond de Stanley Street, et la librairie française, sur Wellington Street.

En parlant de souci de traduction, on s'est payés une bonne tranche de rigolade l'autre jour au resto : je regardais machinalement ma boisson quand mes yeux se sont posés sur la mention en bas : "Harmonizing Sausage and stomach". J'ai tout bu bien consciencieusement, du coup, pour harmoniser ma saucisse. Je me suis rarement senti aussi bien :)

IMG_7271

23 août 2010

Cimetière (le retour)

Vous vous souvenez peut-être de ma balade dans les cimetières musulman et catholique (d'il y a longtemps déjà). Je vous avais montré quelques photos en couleur (dans la partie musulmane) mais pas celles en noir et blanc (dans la partie catholique), parce que le développement de la pellicule noir et blanc est plus long (deux jours au lieu de deux heures).

Bien sûr, la partie catholique est moins exotique : les tombes sont comme chez nous en France. Mais le cadre du cimetière, à flanc de colline, et l'organisation interne, autour d'un axe qui mène vers une coupole, en font un très bel endroit, où la végétation prend une part prépondérante.

FP4_25

FP4_26

Un essai de photo de près, avec le grand angle, sur cette statue dont j'aimais beaucoup le visage travaillé par la pluie.

Et dessous, l'allée principale, menant à la coupole. C'est là que sont enterrés les prêtres, et la photo suivante donne quelques noms et visages.

FP4_27

FP4_30

Accroché à la pente, un long mur pour ceux qui ont choisi la crémation et non l'inhumation.

FP4_24

FP4_31

FP4_34

FP4_33

Ce qui est frappant, c'est que ce lieu n'est ni triste ni lugubre. C'est une oasis de calme et de verdure, un endroit agréable et reposant.

Et demain je vous promets un article un peu moins méditatif...

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Publicité